Faut-il craindre les saints de glace cette année ?

Les Saints de Glace, une période bien connue des agriculteurs et jardiniers, dure du 11 au 13 mai. Selon la croyance populaire, les saints Mamert, Pancrace et Servais apporteraient un coup de froid brusque à ces dates, capable de ravager les récoltes. Cette année, cependant, une vague de chaleur attendue en France pourrait contredire cette vieille sagesse. Mais d’où vient cette croyance et doit-on vraiment s’en préoccuper ?

1. Pourquoi parle-t-on des Saints de Glace ?

L’origine des Saints de Glace remonte au Moyen-Âge. À cette époque, on remarquait déjà une baisse de température récurrente vers la mi-mai, capable de provoquer des gelées destructrices pour les cultures. Les saints Mamert, Pancrace et Servais, fêtés respectivement les 11, 12 et 13 mai, ont donc été nommés les Saints de Glace. En Bretagne, on ajoute même le saint Yves, le 19 mai, comme en témoigne le dicton : « Craignez le petit Yvonnet, c’est le pire quand il s’y met ! ».

Cependant, Cyrille Duchesne, météorologue à la Chaîne Météo, explique que les Saints de Glace sont plus un repère qu’une prédiction météorologique fiable : « En réalité, il s’agit plus d’un repère, pour signifier que passé ces dates, il n’y a plus à craindre de fortes gelées ».

2. Doit-on s’inquiéter des Saints de Glace cette année ?

Cette année, la question est d’autant plus pertinente que la France a connu un déficit de pluie de 40 % par rapport à la normale sur la période de janvier à avril. De plus, les prévisions pour cet été indiquent un climat plutôt chaud, avec quelques épisodes orageux qui ne suffiront probablement pas à compenser le manque d’eau.

Finalement, c’est assez rare qu’il y ait des gelées jusqu’en mai. En général, elles ont plutôt lieu jusqu’à mi-avril ». Le gel le plus tardif recensé dans l’historique des relevés météorologiques à Brest est d’ailleurs un 7 mai.

3. Après les Saints de Glace, qui faut-il surveiller ?

Passé la période des Saints de Glace, d’autres dates clés peuvent être à surveiller. La Saint Emile, le 22 mai, est associée à une abondance de fruits en cas de beau temps. Le 23 mai, on dit de la Saint Didier qu’un « soleil orgueilleux nous annonce un été joyeux ». La Saint Germain, le 28 mai, est également de bon augure, puisque le « Soleil de Saint Germain nous promet du bon vin ».

En revanche, la Sainte Pétronille, le 31 mai, pourrait apporter son lot de mauvaises nouvelles. Un dicton populaire prévient : « s’il pleut à la sainte Pétronille, pendant quarante jours elle trempe ses guenilles ». Ce qui signifie que si la pluie fait son apparition ce jour-là, elle pourrait bien persister pendant quarante jours.

4. Les Saints de Glace : mythe ou réalité météorologique ?

Malgré les croyances populaires et les dictons, il est important de souligner que les Saints de Glace ne sont pas une garantie météorologique absolue. En réalité, la météorologie est une science complexe qui dépend de nombreux facteurs et variables, et non de dates fixes dans le calendrier.

Cependant, ces croyances reflètent une certaine sagesse populaire, basée sur des observations récurrentes faites au fil des siècles. Les jardiniers et agriculteurs ont toujours suivi de près les variations climatiques et ont donc développé une connaissance approfondie des risques potentiels associés à certaines périodes de l’année.

Cette année, les prévisions météorologiques semblent indiquer que nous n’aurons pas à craindre de gelées tardives. Toutefois, il est toujours conseillé de rester vigilant et de prendre des précautions pour protéger les plantes sensibles, notamment en cas de prévision de baisse soudaine des températures.

5. Conclusion : un printemps sous le signe du changement climatique ?

Cette année, la vague de chaleur attendue en France durant les Saints de Glace pourrait bien faire mentir le dicton. Cette situation est-elle le signe d’un dérèglement climatique plus global, ou simplement une variation normale dans le cycle météorologique ?

Seul l’avenir nous le dira. En attendant, jardiniers et agriculteurs continueront d’observer le ciel et la terre, prêts à s’adapter aux caprices de la météo. Car comme le rappelle un autre dicton populaire : « En mai, fais ce qu’il te plaît ». Mais toujours avec un œil sur le thermomètre !