RSA, APL… le versement automatique des aides sociales va être testé dans "une dizaine de territoires"

Vers un versement automatique des aides sociales : une révolution à l’horizon

L’ambition gouvernementale : simplifier la vie des Français La simplification administrative a toujours été une préoccupation centrale pour le gouvernement. Dans cette quête, Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a récemment annoncé plusieurs mesures innovantes. Au cœur de cette nouvelle dynamique, le versement automatique des aides sociales figure en tête de liste. En s’adressant au Parisien, le ministre a partagé sa vision et les contours de ce projet ambitieux.

La « solidarité à la source » : une refonte majeure

Qualifiée de « projet de mandature », la réforme dite de la « solidarité à la source » vise principalement à alléger les procédures pour les bénéficiaires d’aides sociales. L’ancien directeur général de la Croix-Rouge a souligné son impatience quant à la concrétisation de cette initiative : « Je souhaite qu’on ait des premiers résultats d’ici deux ans. » Pour ce faire, des expérimentations intitulées « territoires zéro non-recours » seront lancées dès 2023. Ces territoires pilotes, au nombre d’une dizaine, rassembleront tous les acteurs impliqués pour assurer le succès de cette initiative.

Un impact majeur : 20 millions de Français concernés

Les premières aides concernées par cette refonte sont le RSA, la prime d’activité et les APL. Ces aides touchent près de 90% des allocataires, soit presque 20 millions de citoyens français. Le ministre a souligné la complexité du projet, nécessitant des travaux techniques conséquents pour assurer une harmonisation des ressources et faciliter la collecte de données.

Lutter contre le non-recours et la fraude

L’un des enjeux majeurs soulevés par Jean-Christophe Combe est l’ampleur du non-recours aux aides sociales. 30% des bénéficiaires potentiels ne réclament pas leurs droits, un phénomène particulièrement saillant pour le RSA. « La digitalisation, c’est bien, mais quand vous ne rentrez pas dans une case, cela devient un parcours du combattant déshumanisant », a-t-il déploré. Il a plaidé pour une simplification, voire une fusion, des nombreuses prestations existantes.

Enfin, cette mesure de versement automatique a également un double avantage pour l’État. Elle permettra non seulement de sécuriser le système mais aussi de réduire les coûts associés aux erreurs de calcul, contribuant ainsi à une lutte efficace contre la fraude.