1. Abattement forfaitaire de 10 % sur les pensions de retraite

• Montant en 2025 :
  • Minimum : 450 € par pensionné.
  • Maximum : 4 399 € par foyer fiscal (revalorisé de 1,8 % par rapport à 2024, en ligne avec l’inflation).
  • Exemple : Pour une pension de 40 000 € par an, l’abattement est de 4 000 € (10 %), sauf si le plafond de 4 399 € est atteint. Pour une pension de 4 000 €, l’abattement est de 450 € minimum.
• Conditions :
  • Applicable à tous les retraités percevant une pension imposable (retraites de base, complémentaires, régimes spéciaux, etc.).
  • Pas de condition d’âge ou de ressources.
  • L’administration fiscale applique cet abattement automatiquement sur la déclaration préremplie, mais il faut vérifier les montants.
• Contexte :
  • Cet abattement, instauré en 1978 pour compenser la baisse de revenus à la retraite et l’impossibilité de frauder (les pensions étant déclarées directement par les caisses), est actuellement menacé. En 2025, il est maintenu dans la loi de finances, mais des discussions pour sa suppression dans le cadre du budget 2026 (pour économiser 4,5 à 5 milliards d’euros) pourraient affecter les futurs bénéficiaires.
  • Si supprimé, environ 8,4 à 11 millions de retraités verraient leur impôt augmenter, et 500 000 retraités modestes (ex. : pension de 1 542 €/mois) deviendraient imposables, avec un impôt moyen de 272 €.

2. Abattement spécial pour les plus de 65 ans ou invalides

• Montant en 2025 (revalorisé de 1,8 %) :
  • 2 796 € si le revenu net global du foyer fiscal est inférieur ou égal à 17 510 €.
  • 1 398 € si le revenu net global est entre 17 510 € et 28 170 €.
  • 0 € si le revenu net global dépasse 28 170 €.
  • Doublement : Si les deux membres d’un couple marié ou pacsé (soumis à imposition commune) ont plus de 65 ans ou sont invalides, les montants sont doublés (ex. : 5 592 € pour un revenu ≤ 17 510 €).
• Conditions :
  • Âge : Avoir 65 ans ou plus au 31 décembre 2024 (pour les revenus déclarés en 2025).
  • Invalidité : Être titulaire d’une pension d’invalidité (militaire ou accident du travail, ≥ 40 %) ou d’une carte mobilité inclusion avec mention « invalidité ».
  • Revenus : Le revenu net global (pensions, revenus fonciers, etc., après déduction des charges comme les pensions alimentaires) doit respecter les seuils ci-dessus.
  • Pas de cumul si une personne est à la fois âgée et invalide (un seul abattement par personne).
• Exemples :
  • Un retraité célibataire de 70 ans avec un revenu net global de 16 000 € bénéficie d’un abattement de 2 796 €, réduisant son revenu imposable à 13 204 €.
  • Un couple de 66 ans avec un revenu net global de 26 000 € profite d’un abattement de 2 796 € (1 398 € × 2), soit un revenu imposable de 23 204 €.
• Application : L’abattement est appliqué automatiquement par le fisc, sans démarche spécifique, à condition que la date de naissance ou la situation d’invalidité soit connue.

3. Cumul des abattements

• Un couple de 65 ans avec un revenu net global de 26 000 € (dont 24 000 € de pensions) :
  • Abattement de 10 % : 2 400 € (plafonné à 4 399 € par foyer).
  • Abattement seniors : 2 796 € (1 398 € × 2).
  • Total : 5 196 € d’abattement, ramenant le revenu imposable à 20 804 €.

4. Cas particuliers

• Enfants rattachés : Les retraités de plus de 65 ans avec un enfant majeur rattaché au foyer fiscal peuvent bénéficier d’un abattement supplémentaire de 6 368 € par enfant (3 184 € en garde alternée).
• Décès d’un conjoint : En cas de décès en 2024, le conjoint survivant peut bénéficier de l’abattement seniors pour son imposition individuelle jusqu’au 31 décembre, même si l’abattement a été appliqué pour l’imposition commune.
• Retraités à l’étranger : Les non-résidents français perdent généralement ces abattements, sauf disposition contraire dans les conventions fiscales bilatérales.
• Exonérations : Certaines pensions (ex. : Aspa, allocation de solidarité aux personnes âgées, ou retraites mutualistes des anciens combattants dans une limite) sont totalement exonérées d’impôt.

5. Conseils pratiques

• Vérifiez votre déclaration : Assurez-vous que les abattements sont bien appliqués sur votre déclaration préremplie (accessible au printemps 2025). En cas d’erreur, faites une réclamation via votre espace particulier sur impots.gouv.fr.
• Simulez l’impact : Utilisez le simulateur d’impôt sur impots.gouv.fr pour estimer votre imposition avec et sans abattements.
• Attention à la suppression potentielle : Bien que l’abattement de 10 % soit maintenu en 2025, sa suppression pour 2026 est envisagée. Si vous êtes dans la classe moyenne ou aisée (revenus > 19 500 €/an), anticipez une possible hausse d’impôt (ex. : 700 à 800 € pour les 20 % les plus aisés).
• Contactez le fisc : En cas de doute, appelez le service des impôts au 0 809 401 401 ou prenez rendez-vous dans votre centre des finances publiques.

6. Pourquoi ces abattements existent-ils ?

• Abattement de 10 % : Introduit en 1978 pour aligner les retraités sur les salariés (qui bénéficient d’un abattement pour frais professionnels) et compenser la baisse de revenus à la retraite. Il visait aussi à réduire le risque de fraude, les pensions étant déclarées directement.
• Abattement seniors/invalides : Destiné à soutenir les foyers modestes face aux dépenses accrues liées à l’âge ou au handicap (santé, dépendance).

7. Perspectives pour 2026