Saturnin, le coq de Carcassonne, peut continuer à chanter, selon la justice

Carcassonne, 20 février 2023 – Le coq Saturnin, du hameau de Villalbe, a remporté une victoire retentissante. Le tribunal a rejeté hier les demandes d’un voisin qui souhaitait faire cesser le chant du gallinacé, affirmant que celui-ci le réveillait en pleine nuit.

Saturnin, né au printemps 2019, peut désormais continuer à chanter dans la basse-cour de sa famille à Villalbe, situé sur la commune de Carcassonne. Le voisin, qui avait assigné les propriétaires du coq pour trouble anormal du voisinage et demandé des dommages et intérêts, a été débouté par le tribunal.

Le chant du coq, qui dérange ?

De plus, le demandeur sollicitait une indemnisation de 5 000 €. D’après France 3, le couple avait interrogé ses voisins pour savoir si la présence de l’animal était gênante. “Lorsque nous avons constaté que cela ne dérangeait qu’une seule personne, nous avons choisi de le garder avec nous”, a déclaré la propriétaire.

Une pétition pour Saturnin

Le couple avait même lancé une pétition “Il faut sauver Saturnin” qui a recueilli plus de 2 900 signatures. “Pour nous faire entendre et afin de sauvegarder le patrimoine rural, nous avons besoin de votre soutien. Aidez-nous à éviter la mise à mort de Saturnin”, indiquait la pétition.

Nous avons remporté notre bataille

“Si la justice en avait décidé autrement, Saturnin aurait dû être retiré à ses propriétaires ou tué”, explique Charlotte, la propriétaire du coq. “On s’était renseigné pour le donner à l’association qui fait de la médiation animale avec des jeunes enfants handicapés, si jamais ça dérangeait quelqu’un, mais quand on a vu que ça ne dérangeait qu’une seule personne, on a décidé de le garder avec nous”.

“Ce jugement est une grande satisfaction. Il reconnaît le caractère rural du hameau et sauve Saturnin. Notre combat et celui des défenseurs de la campagne est gagné. On ne devrait pas opposer la campagne et la ville”, a réagi l’avocat de la famille du coq Saturnin.

Cette histoire rappelle celle du coq Marcel, qui avait été tué à cause de son chant, celle du coq Maurice, sur l’île de Ré, ou encore celle de Pitikok dans les Hautes-Pyrénées. Une loi, votée en janvier 2021, protège désormais les sons et odeurs caractérisant les espaces naturels. Sonnerie des cloches, chant du coq ou des cigales, coassement des grenouilles, cancanement des canards, mais aussi effluves de crottin de cheval ou d’étable sont alors entrés dans le code de l’environnement.