Interdiction de l'abaya à l'école : le Conseil d'État rend sa décision

L’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires français a suscité de vives réactions au sein de la communauté musulmane. Le Conseil d’État est appelé à trancher sur cette question controversée. Retour sur les événements.

1. Contexte de l’interdiction

Le 27 août 2023, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a pris la décision d’interdire le port de l’abaya, une longue robe traditionnelle, dans les écoles, collèges et lycées publics. Cette décision a été prise dans un contexte de débats récurrents sur la laïcité et la place des signes religieux à l’école.

2. La réaction de l’association Action Droits des Musulmans (ADM)

Face à cette interdiction, l’association ADM a déposé une requête devant le Conseil d’État pour faire suspendre cette décision. L’association estime que cette interdiction porte atteinte aux droits de l’enfant, en ciblant principalement les enfants présumés musulmans. Elle dénonce également le flou entourant la définition des tenues interdites, qui pourrait potentiellement viser des élèves portant simplement des vêtements amples.

3. Les arguments avancés par les plaignants

L’ADM, dans sa requête, met en avant plusieurs arguments :

Atteinte aux droits de l’enfant : L’interdiction viserait principalement les enfants présumés musulmans, créant un risque de profilage ethnique.
Flou juridique : L’absence de précision sur les tenues interdites pourrait entraîner des interprétations abusives.
Atteinte à la liberté de culte : L’interdiction serait une immixtion injustifiée dans l’exercice du culte musulman.

4. La position du ministère de l’Éducation nationale

Selon les chiffres communiqués par Gabriel Attal, près de 300 élèves se sont présentées à l’école en abaya après l’annonce de cette interdiction. 67 d’entre elles ont refusé de la retirer. Deux étudiantes du lycée Joliot-Curie de Nanterre ont même été renvoyées chez elles pour changer de tenue.